Don Quichotte fait un discours très suivi à la Sorbonne
Jean-Pierre Dumas
Mardi 21 mai 2023
Il y a chez les idéalistes, dont le Quichotte est l’archétype, un «écart, comique ou tragique, entre le réel et sa représentation.»
Jean Canavaggio sur Don Quichotte
Le Président Macron a des idées, mais pas d’argent, aussi va-t-il demander à l’Europe de financer ses rêves quelque peu don quichottesques.
Le Président Macron vient de produire un discours-fleuve à la Sorbonne (25 avril 2024) sur l’avenir de l’Europe et un interview tout aussi long à la revue The Economist (TE), qui envie un leader avec un esprit aussi brillant.
En fait, le discours de Macron parle du déclin de l’Europe « l’Europe est mortelle » (P. Valery qui parlait déjà, à la fin de la Grande Guerre, du déclin des civilisations européennes « Nous autres civilisations, nous savons que nous sommes mortelles...»). Après avoir proposé un diagnostic lucide, il propose des politiques qui sont si nombreuses qu’elles sont inapplicables. L’exhaustivité est antinomique de l’efficacité. Si le diagnostic est correct, ce qu’il oublie de mentionner est plus important que ce qu’il montre. L’Europe est un voile pudique qui masque les manquements des États-nations qui forment cette Europe et en se concentrant sur les défauts de l’Europe, il oublie de mentionner que ces défauts sont surtout dus aux politiques des États (après tout, aucune directive de la Commission n’a pu être adoptée sans le consentement de tous les États membres). Bien entendu pour financer ces grandes ambitions au nom de l’Europe, il faut de l’argent, beaucoup d’argent, qu’à cela ne tienne, l’Europe paiera, d’où la nécessité d’un grand emprunt européen. Cela nous arrange bien puisque la France n’a plus d’espace budgétaire, enfin nous avons trouvé la pierre philosophale, relancer l’Europe par de grands investissements et de nouvelles institutions à créer et ça ne coûtera rien. Comment n’y avoir pas pensé avant ?
1. Un constat lucide, mais incomplet
« avec toutes les tares qu’elle traîne, l’Europe est, dans le monde d’aujourd’hui, le seul grand projet internationaliste et démocratique qui est en cours et qui, malgré tous les défauts qu’on peut lui reprocher, continue d’avancer. »
Mario Vargas Llosa
Mario Vargas Llosa, le grand écrivain péruvien, prix Nobel de littérature, a parfaitement raison, nous souhaitons, comme lui, que l’Europe continue d’avancer, mais il y a plusieurs visions de l’Europe et il semble préférable, pour qu’elle avance, que ceux qui nous dirigent aient une vision réaliste de l’Europe sur ce qu’elle peut et doit faire au lieu d’avoir une vision idéaliste (l’idéalisme, c’est prendre ses désirs pour la réalité) sur ce qu’elle devrait faire.
Le constat du Président Macron est correct, « Notre Europe est mortelle » (donc la France aussi). Les règles du jeu ont changé, l’Europe est confrontée à de nouveaux et dangereux défis : guerre en Europe menée par une puissance agresseur dotée de l’arme nucléaire ; notre modèle tel qu’il est conçu aujourd’hui n’est plus viable «nous voulons légitimement tout avoir», nous voulons toujours plus de social, des dépenses publiques en faveur du climat, un commerce qui nous profite, alors que les règles du jeu ont changé, et investir dans nos armées puisque l’ennemi est en Europe.
L’Europe est confrontée à un « triple risque existentiel ». Premièrement, un risque de sécurité ; deux, la fin du respect des règles du commerce international ; trois, une crise de la démocratie.
Un risque de sécurité. Si la Russie gagne en Ukraine, toute l’Europe est en danger. L’Europe s’est trop reposée sur les États-Unis pour sa défense, or l’Europe n’est plus le centre d’intérêt pour les Américains, même avec J. Biden, trop occupé avec la montée belliqueuse de la Chine et a fortiori avec Trump qui est ami de Poutine. Même si l’Europe s’est ressaisie depuis l’invasion de l’Ukraine, les décisions prises sont insuffisantes pour rattraper le temps perdu. L’Europe a moins investi sur sa défense et sa sécurité que les États-Unis ou la Chine.
« Deuxièmement, le défi pour l’Europe est économique et technologique. Il n’y a pas de grandes puissances sans prospérité économique ni sans souveraineté énergétique et technologique. », « l’Europe ne produit pas assez de richesse par habitant, en comparaison là aussi des autres grandes puissances » (interview avec TE). Et puis, plus personne ne respecte les règles acceptées après la Deuxième Guerre mondiale, notamment, les règles commerciales qui certes étaient loin d’être respectées, mais qui étaient au moins régulées par l’OMC. Chaque grand pays subventionne sa propre industrie. Il est évident que si un pays, qui bénéficie d’un avantage compétitif dû à des salaires plus faibles, ne supporte aucune contrainte de nature environnementale et en plus subventionne les produits qu’il exporte, alors il empêche toute concurrence et tue dans l’œuf toute possibilité de développement de secteurs nouveaux.
Troisièmement, l’Europe est touchée par la crise qui pèse sur les démocraties.
Tout cela est vrai, mais incomplet.
2. Un Président qui a de grandes ambitions pour l’Europe
Le Président a de grandes ambitions :
L’Europe doit tout faire :1) produire plus de richesses pour améliorer notre niveau de vie et créer des emplois pour tous ; 2) garantir le pouvoir d'achat des Européens - c'est la préoccupation de tous nos compatriotes ; 3) décarboner nos économies et répondre aux défis de la biodiversité́ et du climat; 4) assurer notre souveraineté́ et donc maîtriser nos chaînes de production stratégiques ; et 5) conserver une économie ouverte pour rester une grande puissance commerciale que nous sommes.
Sur le plan social, l’Europe doit s’occuper d'éducation, de santé, de climat, et de lutte contre la pauvreté́. Le Président propose de créer, en outre du Fonds social européen existant, un programme européen des solidarités qui viendra accompagner les initiatives des États membres contre toutes les précarités « On doit protéger notre modèle social, en impliquant là aussi nos standards sociaux ; et on doit protéger nos ambitions climatiques, en défendant nos standards environnementaux. »
Sur le plan extérieur, l’Europe doit avoir « une stratégie arctique, avoir une stratégie indopacifique, avoir une stratégie latino-américaine et avec le continent africain, car c’est un continent-monde ».
Comme d’habitude avec le Président Macron, il faut créer de nouvelles structures pour lutter contre l’immigration, contre la criminalité organisée, le terrorisme, le trafic de drogue, etc.
Et puis, il ne faut surtout pas oublier l’environnement… il faut « protéger nos forêts, protéger notre biodiversité́, protéger nos mers et nos océans », qui est contre ?
Le Président cite Anna Arendt et ne voit pas la contradiction entre ce qu’il dit et la citation. Si d’après A. Arendt, « la meilleure façon de connaître l’avenir, c’est de faire des promesses que l’on tient », on peut être sûr d’une chose, tout ce catalogue de vœux pieux n’est pas crédible.
3. Un Président dépensier
Compte tenu de ce vaste programme, le Président prévoit « un mur d'investissement, entre €650 et 1000 milliards par an de plus et on ne peut pas différer cet investissement. C'est maintenant, dans la décennie, qu'il faut faire cet investissement massif - et on est en retard par rapport aux États-Unis et à la Chine » (ça représente environ entre 4.5%-5% du PIB de l’Union européenne).
4. Un Président qui demande aux autres de financer son ambitieux programme
La France n’a plus d’espace budgétaire (en termes simples, on n’a plus d’argent), même son Ministre des Finances, après sept ans aux commandes, commence à s’en rendre compte. Le constat est simple, le ratio des dépenses publiques est le plus élevé du monde (57.3% du PIB en 2023), les Français refusent toute réduction des dépenses et en particulier du modèle social français et de la masse salariale de la fonction publique et on en veut plus (écouter France Inter, France culture « on manque de moyens », c’est leur mantras). En même temps, les Français ne veulent pas d’augmentation des impôts (impôts et prélèvements obligatoires plus les recettes non fiscales (51.9% du PIB). La différence entre les revenus de l’administration publique et les dépenses publiques donne le solde budgétaire en 2023 (-5.4% du PIB), chiffre donné par l’INSEE au grand étonnement du Ministre. Ce déficit est financé par des emprunts, il représente l’accroissement de la dette publique cette année.
Comment faire quand on n’a plus d’argent et qu’on a de grandes ambitions? On fait appel à l’Europe. Le Président Macron demande à lancer au niveau européen « un investissement commun, un grand plan d'investissement collectif budgétaire. Ce sont des subventions qu'il nous faut. »
Comment ce « mur d’investissement » sera-t-il financé ? Par des taxes qui ne touchent pas les citoyens européens. Une taxe aux frontières de l’Europe sur le carbone. Une taxe sur les transactions financières (vieux cheval de bataille de la gauche), il faudra imposer les bénéfices des multinationales. Ces taxes sont basiquement inefficaces (elles rapportent peu et ne sont pas appliquées) et appellent une riposte de la part de nos compétiteurs étrangers. Tout accroissement des droits de douane (car c’est de cela qu’il s’agit) se traduira par une rétorsion de la part des pays non européens (vous croyez sérieusement que la Chine va rester silencieuse si on lui impose des taxes carbone?).
Par un budget commun. Le Président semble avoir oublié que le budget est une prérogative nationale (à moins qu’il soit en train de négocier un budget européen). L’Union repose sur une monnaie commune et des budgets et des dettes nationales, il n’y a pas un budget commun ni une dette commune, or Macron fait comme s’il va y avoir un seul budget ou du moins des budgets nationaux avec un budget commun. Ce n’est pas possible, les politiques budgétaires des États membres et les dettes sont trop divergentes pour qu’il puisse y avoir un budget commun entre les États de la ZE. Jamais les pays qui respectent les règles de Maastricht n’accepteront que les cigales du Sud viennent mélanger leur dette avec les leurs.
Pour le Président, l’Europe est sous endettée par rapport aux États-Unis, c’est faux. Le ratio de la dette publique par rapport au PIB de la zone euro (89% du PIB, fin 2023) est bien inférieur à celui des États-Unis (122%) ; néanmoins, ces deux chiffres ne sont pas comparables, parce que la dette publique européenne n’existe pas, seules existent des dettes nationales. Les dettes souveraines sont par définition souveraines et donc non européennes, or la viabilité de la zone euro dépend de ses maillons les plus faibles, la Grèce (ratio de la dette publique, 169% du PIB en 2023), l’Italie (137%) et la France (111%). Le ratio de la dette des États-Unis (122%) n’est pas très éloigné de celui de la France (111%). Les pays européens sont plus fragiles que les États-Unis qui s’endettent dans sa propre monnaie, dette qui, à tort ou à raison, inspire la confiance des investisseurs étrangers. S’il y a défaut en Europe, il sera national et s’étendra, par effet domino, aux autres pays fragiles (à moins que la BCE mette en œuvre une politique du «quoiqu’il en coûte» en faveur du pays attaqué par les marchés (ce qui est plus que probable).
Que se passera-t-il si un pays fragile (Grèce, Italie, France) est attaqué par les marchés ? (Ce qui est plus que probable). La BCE va acheter aux “bond vigilantes’’ (les marchés) les bons du Trésor du ou des pays attaqués afin de soutenir artificiellement leurs cours. La BCE a déjà inventé un nouvel instrument appelé “the anti fragmentation instrument’’ qui lui permettra d’acheter les bons du Trésor d’un pays qui serait attaqué par les marchés. Une telle politique, qui serait équivalente à une politique de “quantitative easing’’ (QE) sélective, serait en contradiction totale avec une politique monétaire d’une banque centrale européenne qui doit appliquer les mêmes règles pour tous les pays membres. La seule justification d’une politique du “quantitative easing’’ sélective serait d’appliquer une politique d’ajustement aussi rigoureuse que celle qui a été appliquée à la Grèce. On n’est pas sûr que la BCE soit capable d’appliquer une politique d’ajustement avec conditionnalités identique à celle qui a été imposée à la Grèce à des pays comme la France et l’Italie (mais c’est un point qui nécessite un autre article).
Comment ce budget commun sera -t-il financé ? Par un emprunt européen avec une garantie des États membres. On nous avait dit que l’emprunt commun lors de la crise covid en juillet 2020 (“Next Generation EU’’) était le premier et le dernier, c’était évidemment pour rire. Nous avons des besoins, nos pays (la France en particulier) ne peuvent les couvrir avec ses impôts, donc on va demander à la Commission, à la BCE, à la BEI de bien vouloir émettre des emprunts communs (les fameux eurobonds) pour mobiliser ces ressources si importantes pour l’avenir de l’Europe. Et puis cette dette est commune (européenne) donc elle n’entrera pas dans la définition des dettes publiques nationales au sens de Maastricht, on s’endette et notre dette nationale n’augmente pas, c’est magique…
L’argument est évidemment faux, quelqu’un doit payer la dette, la Commission européenne n’a pas de ressources propres sauf les ressources faibles octroyées chaque année par les États membres. Elle pourrait, si on lui donne un pouvoir budgétaire (qu’elle n’a pas aujourd’hui, le budget est du ressort exclusif des États membres), lever des impôts, mais ces impôts seraient levés sur qui ? Je ne connais pas de contribuables européens qui ne soient pas un contribuable national. Le service de la dette européenne levée par la Commission implique nécessairement un accroissement des impôts payés par les contribuables nationaux (y compris français), pourquoi Macron ne le dit-il pas ouvertement ? On fait comme si le recours à un budget européen apportait des ressources additionnelles gratuites.
Une autre solution (encore plus inacceptable) serait de demander à la BCE (et aux banques commerciales membres du système monétaire européen) de financer par le biais du “quantitative easing’’ des bons émis par la Commission européenne ou la BEI qui seraient plus ou moins garantis par les États membres (la garantie serait considérée comme une dette contingente, donc n’entrerait pas dans la définition de la dette au sens de Maastricht). Refaire une politique du QE serait éminemment inflationniste. Vu d’un point de vue cynique, ça se justifierait comme un instrument nécessaire pour limer la dette. En effet, l’inflation est un moyen légal pour un pays surendetté de réduire le fardeau de sa dette. Dans ce cas, il faudra changer le mandat de la BCE, ce ne sera plus un taux d’inflation égal ou inférieur à 2%, mais un taux d’inflation qui permettrait à certains États irresponsables d’entrer en défaut (légalement et silencieusement) sur le service de la dette.
On peut aussi relâcher les critères de Maastricht en éliminant certaines dépenses (les dépenses militaires, les dépenses d’investissement, etc.) dans le calcul du déficit ou édulcorer le mécanisme européen de stabilité, élargir l’objectif de déficit. Toutes ces solutions sont factices, éliminer certaines dépenses dans le calcul du déficit est illusoire, toutes dépenses publiques, prioritaire ou non, doivent être, in fine, financées, elles ne peuvent l’être que par des impôts ou de l’augmentation de la dette. Passer d’un déficit de 3 à 4, 5, 6% du PIB n’améliorera pas le stock de la dette des États les plus endettés.
Un deuxième point, le Président, dans son discours, incorpore la BCE dans son raisonnement en s’imaginant que ça va être un facteur de croissance. La BCE doit ajouter, à son objectif de contrôler l’inflation, un objectif de croissance et aussi, tant qu’on y est, un objectif de décarbonation pour nos économies. La BCE a, jusqu’à maintenant, un objectif unique, le contrôle de l’inflation, contrairement à la politique de la Fed qui a un double mandat, le contrôle de l’inflation et la croissance.
C’est, à notre avis, une erreur de demander à une banque centrale de promouvoir la croissance, car la politique monétaire n’a pas d’effet sur la croissance économique qui est un concept réel et dépend de facteurs réels (le temps de travail, la productivité, la qualité de l’investissement, l’innovation, les politiques structurelles, les politiques de la concurrence), la politique monétaire est impuissante dans ces domaines, la seule chose qu’elle puisse faire est d’accroître la demande en période de demande globale insuffisante (ce qui n’est pas le cas de la France ni des États-Unis) ou la restreindre en période d’inflation. Une banque centrale doit avoir un objectif (sur le contrôle de l’inflation) et un instrument, la politique monétaire, lui assigner d’autres objectifs comme la croissance et l’économie verte c’est la dévoyer de sa responsabilité.
5. On ne peut pas tout avoir, il faut choisir
Le Président dans un accès de lucidité reconnaît que « Nous voulons légitimement tout avoir. Nous voulons le social, nous voulons le climat, nous voulons un commerce qui nous profite…on ne peut pas durablement avoir les normes environnementales et sociales les plus exigeantes, moins investir que nos compétiteurs, avoir une politique commerciale plus naïve qu’eux et penser que l’on continuera à créer des emplois. Ça ne tient plus. » Non, ça n’est pas cohérent.
Le Président ne développe pas le point qui s’applique si bien à la France, « nous voulons tout avoir », 1) accroître notre modèle social (qui est déjà le plus élevé des pays de l’Union par rapport au PIB), 2) investir massivement dans l’écologie, et 3) avoir une armée puissante qui nous protège nous et nos partenaires européens. E. Macron fait semblant de croire que ce non-choix est possible et que l’Europe va nous permettre de les satisfaire. Non, Monsieur le Président « ça ne tient pas », surtout pour un pays qui n’a aucun espace budgétaire.
Il n’en tire pas les conséquences, si on ne peut pas tout avoir, il faut faire des choix, pour l’Europe (comme pour la France). L’Europe ne peut pas et ne doit pas intervenir dans tous les domaines, elle n’en a ni les compétences ni la légitimité. Les dépenses militaires devraient rester des dépenses de souveraineté, ce qui n’empêche pas toutes les collaborations et coordinations possibles des forces armées au niveau de l’OTAN, ce qu’elles font à l’heure actuelle.
Au lieu de proposer de grandes visions inatteignables, pourquoi ne pas se limiter à quelques politiques communes réalistes, se limiter aux priorités de l’Europe (les quatre libertés qui font l’essence de l’Europe), se fixer des objectifs limités, pragmatiques et finançables ? Il serait souhaitable que les ultras européens limitent leurs ambitions, car ils perdent toute crédibilité et laissent le champ libre aux populistes nationalistes. L’Europe ne se fera qu’au cas par cas, pas par de grandes visions romantiques.
Pour la France, il semble illogique de dire que l’on dépense trop (ce que le Ministre des Finances reconnaît), et de demander dans la foulée qu’il faille investir massivement dans la transition pour la neutralité carbone et demander plus de dépense pour la défense. Vouloir tout faire et nous faire croire que l’Europe se substituera à nos limites est un leurre. L’Europe c’est nous et nous sommes l’Europe. Il faut choisir et donc réduire certaines dépenses inutiles. Non seulement nous n’avons rien entendu dans ce sens, mais tous les jours on nous annonce de nouvelles dépenses.
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